Publié par : nogills | 26 août 2011

Avec quel spinnerbait pêcher ?

Je l’ai déjà dit et je le répète, les spinnerbaits sont d’excellents leurres à perches et à brochets, mais ce qui fait souvent la différence c’est le choix des coloris et des palettes. Si vous en avez déjà assez de lire des articles vantant les mérites de ces petits monstres hirsutes à palettes, quittez ce blog, moi, je continue d’aggraver mon addiction. 😆

Au même titre que les crankbaits (que je n’oublie pas mais à qui j’avoue faire une grave infidélité depuis plusieurs semaines), tous les spinnerbaits naissent libres et égaux en droits, mais certains sont bien meilleurs que d’autres suivant les circonstances. Est-ce à dire qu’il faut en posséder une grosse boîte pour trouver à chaque fois le modèle idéal ? J’ai bien peur que oui…

Des goûts et des couleurs

Vous savez déjà probablement choisir la couleur d’un leurre en fonction de la luminosité et de la couleur de l’eau. En tout cas, vous avez probablement lu quelques articles à ce sujet. Eau claire, couleurs claires, eau sombre, couleurs sombres. Super ! Mais ça veut dire quoi exactement ?

Luminosité

Clarté de l’eau

Tête et jupe

Palette avant

Palette arrière

Plein soleil

Cristalline

Coloris naturels

Argenté, Blanc

Claire

Coloris naturels ou clairs

Doré, Argenté, Rouge

Argenté

Légèrement teintée

Tout peut marcher,
commencez par des coloris naturels

Très teintée

Couleurs vives ou sombres

Aucune, Doré, Couleur

Doré, Couleur

Opaque

Chartreuse, Rouge vif, Noir

Aucune

Chartreuse, Rouge vif, Noir

Ciel couvert

Cristalline

Coloris naturels

Argenté, Blanc

Claire

Coloris naturels ou clairs

Doré, Couleur

Argenté, Doré

Légèrement teintée

Couleurs vives, Chartreuse

Doré, Couleur

Très teintée

Chartreuse, Rouge vif, Noir

Aucune

Chartreuse, Rouge vif, Noir

Opaque

Noir

Aucune

Noir

 

Clarté de l’eau

Cristalline : plusieurs mètres de visibilité dans une eau dépourvue de particules ou presque. Entre nous, à part peut-être dans certains torrents de montagne et grands lacs en hiver, cette qualité est plutôt rare.

Claire : Au moins 1m50 de visibilité, et très peu de particules en suspension. Cette qualité d’eau n’est pas exceptionnelle et ne va pas vous simplifier la tâche. Les poissons voient très bien, mais sur un malentendu ça peut marcher…

Légèrement teintée : Entre 1m et 1m50 de visibilité, avec une eau déjà colorée, en vert ou en brun la plupart du temps. C’est le cas le plus fréquent. Notez déjà la différence de teinte de l’eau car elle est déterminante.

Très teintée : Visibilité comprise entre 0m50 et 1m et nette coloration verte ou brune. Malheureusement, ce cas est assez fréquent également. Encore plus que pour les eaux légèrement teintées, la teinte verte ou brune des eaux à faible visibilité est déterminante pour le choix des coloris d’un leurre.

Opaque : Moins de 0m50 de visibilité, de la soupe ou de la boue. La rivière est en crue ou le milieu est très fortement eutrophe. Bonne chance, ça être coton, tiens…

Luminosité

Ce n’est pas aussi simple qu’il paraît peut-être. Pour ne pas surcharger le tableau récapitulatif, nous considérons un ciel dégagé et un ciel couvert. Cependant, certains éléments perturbateurs comme le vent, la pluie, les plantes aquatiques et l’ombre portée de structures ou des arbres viennent parfois limiter la pénétration de la lumière dans l’eau. C’est à ce moment que le spinnerbait excelle. La zone de prédilection du spinnerbait, c’est la « twilight zone », entre 30 et 60 cm sous la surface. Il y a encore assez de lumière pour que l’éclat des palettes soit perçu à plusieurs mètres, mais plus assez pour que les poissons aient une image très nette du bidule qui papillonne.

Bien qu’il ne soit pas impossible de pêcher au spinner par grand beau temps, eau claire et absence de vent, ces conditions sont loin d’être idéales, surtout dans un milieu dégagé, en pleine eau, sans massifs de plantes aquatiques. Vous l’avez compris, le spinnerbait est un leurre imitatif certes, surtout vu du dessous, mais la supercherie ne résiste pas à une observation détaillée.

Mimétisme par eau claire

Autre constatation que vous avez déjà certainement faite : les poissons prennent des couleurs leur permettant de se fondre dans leur environnement. Les espèces fourrage comme les gardons ou les rotengles, mais aussi les perches pour ne citer que ces espèces, arborent des colorations différentes, claires ou sombres, cuivrées, verdâtres, jaunâtres, suivant le milieu dans lequel ils évoluent. Notre tableau mentionne des coloris naturels par eau claire, pour tromper la vigilance des prédateurs. Inspirez-vous de ce que vous voyez au lieu d’aller piocher tout de suite n’importe quelle imitation de poisson « blanc » dans votre boîte à spinners. Dans le doute, commencez par trouver des couleurs qui se fondent le plus possible avec la couleur du fond et des plantes, en fonction de la lumière.

Couleurs vives en eau teintée

C’est probablement le cas le plus difficile, l’eau est franchement verte ou brune, claire ou foncée, et les coloris naturels ne se voient plus assez. En eau verte, c’est le moment de sortir du vert clair, du chartreuse et du blanc. En eau brune, c’est plutôt du rouge, de l’orange et du jaune qui s’accorderont le mieux. Le blanc pur reste une option souvent valable pour les deux types d’eau très teintée. Certes, dans votre main ces couleurs vives ne semblent pas toujours attractives, mais observez ce qu’elles donnent dans l’eau…

Couleurs sombres dans la soupe

Avec une visibilité réduite pratiquement à zéro, inutile de tenter les couleurs flashy. Les prédateurs repèrent leurs proies grâce à leur ligne latérale et ne sont plus vraiment sensibles aux couleurs. D’ailleurs il n’y a plus de lumière, donc tout devient plus ou moins grisâtre, verdâtre ou brunâtre dans l’eau. Sauf le noir, surtout vu du dessous…

Type, nombre et couleurs des palettes

Dans la mesure du possible, les couleurs des palettes doivent reprendre celles de la jupe. Pour simplifier, il y a les couleurs froides et les couleurs chaudes. Les couleurs métalliques donnent des éclats lumineux en eau claire, surtout le nickel ou l’argenté. Le doré est plus efficace en eau légèrement teintée. Un coloris naturel de jupe, imitatif, comporte souvent des tons chauds ET froids. C’est pour ça que la plupart des combinaisons de palettes métalliques sont constituées d’argenté et de doré.

En eau déjà plus teintée, les éclats métalliques disparaissent car il n’y a plus assez de lumière. Des palettes peintes sont souvent plus visibles. Les palettes peintes fonctionnent d’ailleurs aussi en eau claire si elles sont assorties à la couleur de la jupe du spinnerbait.

En récupération lente, deux palettes produisent plus d’éclats et de vibrations qu’une seule, surtout si elles sont de type et de taille différente. En récupération rapide en surface ou en récupération lente en profondeur, ou lorsque le milieu est très encombré, il est souvent préférable d’utiliser un spinnerbait n’ayant qu’une seule palette de grande taille, souvent une feuille de saule ou une colorado.

Il n’y a pas qu’une seule combinaison de palettes valable. Les modèles commercialisés sont souvent limités à des doubles feuilles de saule, des tandems colorado/feuille de saule, feuille de saule unique ou colorado unique. C’est très réducteur. Outre un angle et une vitesse de rotation différents, les nombreux types de palette disponibles produisent également des vibrations basse ou haute fréquence qu’il est intéressant d’explorer.

Y a des poisson qu’ont pas lu l’article !

Oui, je sais… Parfois les brochets et les perches répondent mieux à des coloris vifs et pas du tout naturels en eau claire. Quelle que soit la luminosité, en eau plus ou moins verte, bleutée ou brune mais avec une bonne visibilité, certaines combinaisons de couleurs peuvent donner des résultats inespérés. C’est le moment de vous lâcher avec les trucs les plus improbables de votre boîte, les jupes bicolores qui font mal aux yeux, les délires de montage d’une soirée trop arrosée, etc. Le succès de la pêche aux leurres, c’est aussi en partie la confiance accordée aux leurres qu’on utilise.

Bon, cet article est déjà bien long mais j’ai probablement oublié des choses. Si vous en repérez ou avez des questions, n’hésitez pas ! 😉


Réponses

  1. C’est certainement l’article le plus complet sur le spinner que j’ai lu. félicitation.
    tu dois au moins être spinner 9ème dan..

    • Nan, mais ça fait un bon moment que j’ai pas eu de brecouille. En même temps, t’as vu, je prends pas de risques, hein…. J’envoie pas du spinner juste pour voir ce que ça donne mais parce que c’est ce qu’il faut utiliser là où je le fais et que c’est le bon moment pour le faire. En rivière et sur des fonds plus importants je repasse au crank sans l’ombre d’une hésitation. Quand je sors les spinners sur la Moselle, c’est uniquement sur une paire de spots qui le justifient.

  2. Super article! Super intéressant !!!!!

  3. Pffff… En me relisant, je me suis rendu compte que je n’avais pas abordé certains sujets comme la pêche au spinnerbait en profondeur et les coloris qui vont avec, les gammes de poids/taille en fonction du milieu, de la température de l’eau et de sa transparence…

    Y en faudra bien un deuxième… Et tout de suite après la période du spinner, ou bien en même temps, y a aussi les jigs en swimming et c’est vraiment très proche, y a qu’à enlever les considérations de palettes…

  4. Ben ça !! on a beau se dire que la pêche n’a rien de scientifique, un peu de rangement et de clarté ça ne mange pas de pain. Bon je réitère ce que je disais tantôt sur les spinners : il faut que je m’y mette…. pense à mon spinner perches … 🙂

    • Cet article, c’est beaucoup de texte qu’on peut résumer aussi comme ça :

      1) Regarde l’eau et les couleurs du milieu
      2) Regarde les poissons fourrage
      3) Sélectionne ce qui s’en rapproche le plus dans ta boîte
      4) Si ça marche pas, essaie des coloris (légèrement) plus provoquants, en testant le rendu dans l’eau.

      Si je passe autant de temps à me préparer des spinnerbaits pour un spot bien spécifique, c’est justement parce que je ne peux pas trouver l’équivalent en magasin. Y a toujours un truc qui va pas avec les modèles génériques, d’abord le rapport taille/palettes, ensuite le poids, la taille de l’hameçon, et bien sûr les coloris…

      Techniquement, je peux te monter un leurre qui sera équilibré, dont les palettes auront la bonne taille pour la perche et feront bien pulser la jupe (ce que tu ne trouveras pas, ou difficilement, dans le commerce), mais il m’est impossible d’en faire un qui sera adapté à des spots et des conditions que je ne connais pas au niveau des coloris et de la combinaison de palettes.

      La base de départ, c’est le spot. À ces conditions toujours particulières, on apporte une soluce sur mesure. Beaucoup de gens dénigrent les spinnerbaits parce qu’ils n’ont jamais rien fait avec, et n’ont pas essayé longtemps ou souvent. C’est surtout parce qu’ils n’en avaient qu’un, et qu’il n’était pas adapté aux conditions. À 10 ou 15 euros pièce (voire 20 et plus…), c’est comme pour les crankbaits, se constituer une gamme versatile revient très cher. Bon, au moins, les spinners c’est rare qu’on en perde au fond…

  5. Ben voilà, tu mets le doigt dessus, lorsque tu achète une pochette de LS à 5 ou 6 € pour 10 ou 12 exemplaires et que tu mets 15 € pour un spinner bait de base (parce que moi on a beau dire qu’on ne le perd pas, je perds tout) ;/
    ca fait un peu réfléchir aussi aux priorité de la life …

    • D’un autre côté, si ton coloris de LS marche pas, t’en achètes d’autres… Et si y marche, chaque leurre est bon à changer après quelques perchettes. Une pochette entière peut y passer en une journée, en été, ou beaucoup plus vite si t’en laisses au fond. Et là, tu rajoutes le prix des têtes plombées.

      Moi, si un spinnerbait « maison » n’a pas été sage, je lui démonte sa gu..le, recycle les éléments et je m’en fais un tout neuf. L’armature métallique supporte d’être redressée et pliée à nouveau un certain nombre de fois. Quand ça pète, ben ça me coûte que le prix de la tête plombée, soit plus ou moins un euro. Les jupes sont des consommables, mais là on est dans l’ordre de 27 ou 30 centimes. Les grandes palettes que j’ai perdu dernièrement ont été achetées en France à prix d’or pour gagner du temps, mais celles achetées aux US sont aussi dans l’ordre de 30 centimes pièce.

  6. je me souviens plus si tu avais mis un tuto pour la fabrication ?

    • Non, je n’en ai pas écrit. Ça se trouve assez facilement sur le net, mais ça reste les bases générales. Ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’une forme de tête particulière, ça se choisit, un grammage aussi, dans une certaine mesure le diamètre des branches métalliques c’est également un choix « éclairé », et surtout, l’essentiel : les palettes.

      Je pourrais éventuellement faire un tableau, pour les palettes. Dans les modèles du commerce, elles sont souvent trop petites par rapport à ce que peut supporter la tête plombée (sauf pour les modèles extrêmement légers, qui ne servent à rien d’ailleurs), pour que les gens puissent encore ajouter un trailer plastique sans que ça déséquilibre trop la nage du leurre. Le prix à payer, par contre, c’est moins de vibrations, donc beaucoup moins de pulsations dans la jupe, même longue. Et ça… c’est impardonnable !

      Y aussi des considérations de longueur des branches, bref, de « compacité » de l’ensemble. La plupart des modèles commercialisés, surtout les plus grands et les plus lourds, offrent trop de résistance à l’air et se lancent mal. Du coup, ils atterissent mal aussi, surtout quand on a pas l’habitude.

      Pour être complet là dessus, il faudrait que je teste de nombreux modèles de têtes, d’armatures et de palettes (toutes ne se valent pas, à forme et taille égales). J’ai pas le temps, ni les moyens. Je pourrais uniquement montrer ce que je monte, et pourquoi. Et ça, j’en ai pas l’intention. 😀

  7. ok ok, de toute façon, pour moi c’est stand by pour le moment …

  8. Merci pour tou ses explication sa ma parie beaucou de chose car je débute dans la pêche au spinnerbait . Et encor merci 😄😄😄😜😜😜


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