Deuxième brochet maillé. Cette fois, un peu mieux : 65 cm et bien gras. Drôle de session quand même ce matin, un peu plus tôt que d’habitude.
Ça commence par un brocheton entre 40 et 50 cm qui se retourne juste devant le leurre mais ne tape pas. Il s’est peut-être fait peur avec le bas de ligne en fluorocarbone qu’il n’a pas vu. Quelques dizaines de mètres plus loin, j’ai un suivi (à nouveau un saucisson) « intéressé » mais là non plus il n’y a pas d’attaque. Quelque chose ne va pas.
Je regarde le bas de ligne. Une fois n’est pas coutume, j’ai raccordé mes 15 cm de crinelle acier au fluoro 30/100 avec un micro émerillon noir. C’est tout petit et discret, donc ça ne devrait pas être une cause de refus. Je n’ai pas remarqué non plus de grosse différence dans les déplacements du leurre sur les twitchs. Euh… en fait, pas si sûr. Allez, je me prends quelques minutes, je coupe la ligne, je vire l’émerillon et je raccorde différemment. Nœud de chaise sur la crinelle que je serre seulement après avoir fait mon clinch sur le fluoro.
Résultat, un beau raccord bien « en ligne », sans boucle ni articulation parasite. Pas de nœud Mahin avec la crinelle sur du fluoro 30/100 parce qu’invariablement ça le cisaille (alors que ça tient à merveille sur du fluoro 45/100). Je teste en traction assez vive plusieurs fois, ça tient bien et ça ne fait pas mine de vouloir couper le fluoro. Allez zou, c’est reparti pour quelques lancers pendant lesquels je surveille surtout le comportement du leurre. Y a pas à dire, je me sens plus à l’aise sur les animations sans émerillon, finalement. Ça se joue à pas grand chose, et c’est peut-être tout dans ma tête, mais j’observe avec satisfaction que la « Flash dance » est irréprochable.
Petite gratouille loin du bord (à environ 15 mètres). Pas le temps de me demander si j’ai rêvé, ça me prend déjà du fil. Yes ! Le brochet perce en surface, toujours loin de moi, et j’évite de justesse la chandelle. Il est bien forme, celui-là. Deux ou trois rushs vers le fond, dans les herbiers, c’est de bonne guerre. Contre-mesures dosées tout en souplesse, je n’ai pas envie de trop tester la solidité du montage, et je laisse le frein suffisamment désserré pour que les tirées du poisson soient juste annulées par mon bobinage (je mouline en fait dans le vide pendant un moment). Je le « pompe » progressivement vers moi, en bloquant brièvement la ligne avec le pouce pour le lever, lorsque je sens qu’il me laisse faire.
Un beau poisson, même si ce n’est pas une poutre, piqué en travers et tout au bord de la gueule par les deux triples. C’est pour ça que la touche a été discrète, c’était vraiment pris du bout du bec.
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